Bellemain d'Apcher
Un patronyme qui ne laisse personne indifférent, depuis des siècles où leur baronnerie a perduré, malgré les révolutions et les massacres. Frissons de peur, de dégoût ou de fascination, les rumeurs les plus folles courent sur les d'Apcher... D'ailleurs, peut-être avez-vous déjà entendu celles sur le fils renié, le mouton noir qui, il y a quelques années de cela, aurait jeté le déshonneur puis disparu sans laisser de traces... Pourquoi ? Comment ? Ne parlons pas de Guilhem d'Apcher...
... mais on parle, ou du moins on a parlé d'Apollon Bellemain. Le musicien membre des Brides Abattues, groupe à la popularité croissante jusqu'à sa brutale séparation. Encore des rumeurs et des non-dits, qui a fait jaser les quelques connaisseurs et connaisseuses... Il continue de se bâtir une réputation, le fantasque artiste, se produisant dans divers lieux certes moins prestigieux que l'opéra mais qui attire quand même quelques sorciers exaltés. Le talent, présent, mais le sentiment d'incomplétude l'empêchant de saisir les opportunités... Il n'a jamais été fait pour être seul. Il dérive, l'artiste, refusant toutes proposition de poser ses valises et instruments dans un lieu fixe.
Apollon Guilhem
Fils de la lune, renommé comme le dieu du soleil. Outrage à ce nom qu'il déshonore, l'artiste brille par ses mots qui touchent juste, qui piquent juste. Apollon, c'est ainsi que ses fans (et détracteurs) le connaissent, c'est ainsi qu'il s'introduit d'une révérence colorée, nom de scène devenu nom d'adoption. Ils se font rares, ceux qui l'ont d'abord connus comme Guilhem. Vieux prénom archaïque comme les mœurs familiaux, vieux prénom emprunt de nostalgie, prononcé avec sévérité par le paternel, comme une insulte. Apollon n'a pas honte de son vrai nom, bien au contraire. Mais l'artiste se doit de briller quitte à éclipser le loup solitaire.
Naissance
La nuit du 6 janvier 1892 vit ouvrir les yeux du quatrième enfant de la seconde branche de la famille d'Apcher... Premiers cris de nouveau-né se mêlant à ceux du reste de la meute en cette nuit de pleine lune. Un signe selon son père, le signe qu'il serait un loup de naissance, qu'il serait puissant. Prédiction foireuse, marmonnerait aujourd'hui un Guilhem qui a trop bu.
Il a grandit dans le Château d'Apcher, sinistre fief ancestral, terrier de la plus redoutée famille sorcière de France. Le Gévaudan, terre de légendes sanglantes et glorieuses, lieu de première et de seconde naissance (la transformation, pour ceux qui en ont la chance), lieu de mort pour les plus faibles. Et il y a les autres. Les entre-deux. Guilhem en fait partie. Guilhem a fui, laissant loin derrière les ruines de grandeur et de noblesse, possédé par une passion plus grande et dévorante que celle de la lune et ses enfants maudits (possédé, ou hanté par les fantômes du passé ?).
Parents
☾ la b e l l e ☽ La mère, Anya Karkaroff, l'étrangère, la bulgare expatriée venue avec sa fortune sans s'attendre à la duperie qu'était ce mariage, la malheureuse, la talentueuse sorcière virtuose des arts noirs de la magie.
☾ & la b ê t e ☽ Le père, le second fils aux dents aussi longues qu'acérées, Ménandre d'Apcher, celui qui aurait voulu être Duc à la place du Duc, Alpha à la place de l'Apha.
Tout ce qu'ils avaient en commun, une éternelle insatisfaction de leur place dans cette famille et dans le monde. Ca, et la pureté de leur sang, car jamais les d'Apcher n'iraient ramper plus bas qu'eux, pas même pour les bézants qui leurs manquent tant (mais shh, c'est un secret, gloire intouchée au yeux du monde).
☾ & la p o r t é e ☽ Huit, chiffre magique, l'infinie, la tragédie. Il n'en reste que la moitié, c'est la loi du plus fort qui règne dans la meute, pas de place pour les avortons (il y en a déjà un de trop). C'est la folie des grandeurs, surtout, qui fait que Ménandre pousse la transformation sur ses fils dès qu'ils ont passés huit années sans prouver qu'ils ont la lycanthropie dans le sang. Trop jeunes pour mourir paroles lancinantes d'une triste chanson d'Apollon. Angelbert l'aîné, mordu, perdu, jamais connu si ce n'est au travers de sa baguette magique ; Alcidor seul loup mâle ayant passé l'âge adulte, le double de son père, ironiquement emporté par la même maladie ; Guenièvre la première fille, la reine guerrière ; Arégonde la deuxième fille ; *** ; Germinal et Adhémar... on ne parle pas des cadets, sujet tabou que la nuit de pleine lune ou les dernières étoiles se sont éteintes. Mais Guilhem n'oublie pas, ne pardonne pas.
Nature du sang
La pureté des notes naissant sous ses doigts agiles n’a d’égal que celle de son sang, pur depuis des générations. On lui a appris à en être fier, presque autant que du gêne lycan qui coule dans ses veines ardentes... Certains pensent, de fait, que l'ichor carmin n'est pas si pur que ça, mais qui oserait le dire tout haut ? Qu'on se le dise, Guilhem n'est pas le plus puriste du lot, il trouve de la beauté dans tout et rien, tous et toutes, et de toute manière il n'a aucun désir de se lier par le mariage, trop attaché à sa liberté chérie. S'il chante des louanges, c'est aux créatures magiques plutôt qu'aux sangs purs. Il est fier, oui, mais pas limité par sa fierté (plus maintenant).
Situation matrimoniale
libre mais pas libertin, pour un artiste (réputation lascive des gens du voyage et de la musique, qui coule sur lui sans vraiment l'atteindre, induisant en erreur ceux qui croisent son chemin ou ont vent des rumeurs). Apollon est solaire, mais c'est plutôt lui qui se brûle les ailes à chercher plus qu'on ne veut lui donner, à s'attacher avec passion et déraison (ce qui a inspiré ses plus belles chansons, dit-on, ses plus tristes aussi : les amours avortés et les cœurs brisés). Il lui est difficile de s'abandonner au charnel lorsque l'affection est nulle, d'aimer sans être aimé en retour. Ses fiançailles passées (arrangées par ses parents avec un autre rejeton sang-pur) furent un calvaire, qu'il a fui comme un prisonnier fuyant son geôlier à dos d'un abraxan carburant au whisky pur feu (ce qui, d'ailleurs, est le thème d'une des chansons très populaires des Brides Abattues). Pansexuel, il aime sans barrages, sans contraintes, plus charmé par les personnalités que par les corps... même s'il porte une attention particulière à la beauté extérieure. Surtout la sienne.
Occupation
La vie d'artiste itinérant n'est pas pour tout le monde, et ne semblait certainement pas destinée à un noble privilégié... Les aléas de tous les jours, les caprices du public et de la route... Pourtant c'est son choix, sa passion, son mode de vie et sa raison de se lever tous les jours. Il est musicien, plus précisément lyrode et harpiste itinérant, chante à l'occasion d'une voix juste et grave. S'il favorise ce premier instrument, c'est la harpe qui fut son premier, qu'il a pratiqué sans se lasser depuis son plus jeune âge sous l'enseignement rigoureux du meilleur professeur : sa mère. De château fort à roulotte magique, ceux qui l'ont connu disent qu'il est tombé bien bas, mais il n'a jamais été plus heureux que lorsque sa carrière à commencé à décoller avec le groupe des Brides Abattues. Leur rupture l'a forcé à retrouver l'isolement d'une carrière solo, à utiliser la magie pour parfois accompagner ses mélodies d'instruments supplémentaires... mais la musique magique est sans âme et n'a rien à voir avec celle des vrais musiciens. Il est aussi passionné par l'écriture, parolier à ses heures (un comble pour celui qui chante si rarement), il compose aussi mais à toujours préféré manier les mots... Touche-à-tout, artiste jamais satisfait qui continue d'apprendre, d'expérimenter, cette passion, cette muse qui tente de combler le vide laissé par l'exclusion de sa famille de sang. La musique, qui contient la violence sous-jacente sous la chair d'Apcher, la sauvagerie comblée par la douceur des notes.
Il est aussi un peu sorcier à tout faire sur le chemin, à se faire quelques pièces (ou gourmandises) en aidant quelques grands-mères sorcières à faire leurs courses, entre autres exemples.
Scolarité
C'est à Beaubâtons qu'il a effectué sa scolarité, au sein de la Faction de l’Aurore. Sa mère aurait préféré tous les envoyer à Durmstrang, trouvant l'école de magie française trop laxiste, mais l'avantage était qu'ils pouvaient rentrer au château tous les weekend (pour se faire sermonner à cause de ses résultats insuffisants "comment peux-tu contribuer à notre famille, à notre fortune avec de tels résultats ? tu n'iras nulle part dans la vie !"). Il a des souvenirs mitigés de ces années, trop de règles, trop d'horaires à respecter et de matières ennuyeuses pour l'endormir alors qu'il aurait pu passer du temps bien plus utile et plaisant à pratiquer les instruments ou explorer le château... Et l'ombre (sur)protectrice et rassurante d'Arsène toujours à veiller sur lui, empêchant tout élève malintentionné de venir embêter son cousin sans risquer le courroux de l'aîné... Empêchant aussi les bien intentionnés, parfois. Bien que le poids du nom d'Archer se suffisait à lui même pour réduire les chances de socialiser.
Composition baguette
Il a longtemps du se satisfaire d'une baguette de seconde main, celle de feu son frère Angelbert. Sauvage, surtout entre ses mains, elle n'a jamais voulu se laisser dompter par celui qu'elle n'avait pas choisi. C'est un énième accident à Beauxbâtons et l'insistance de sa mère qui ont fini par convaincre le paternel d'alléger à contrecœur sa bourse pour acheter sa propre baguette au fils mal-aimé... Bois de charme, plume de pégase, 27 cm, plutôt fine et flexible, d'une délicatesse certaine pour des sorts particulièrement scintillants... Il la chérie d'autant plus qu'elle a longtemps été attendue. Raffinée et sensible, à l'image de son propriétaire et de sa passion obsessive, il l'a faite customisée avec le temps, y faisant graver une délicate tête de loup aux yeux de gemmes scintillantes.
Patronus
Un canari qui ne paie pas de mine et dont le loup ne ferait qu'une bouchée. Eclat de rire, provoqué par la vision de son premier patronus corporel, longtemps après sa sortie des bancs de l'école, l'âge adulte bien entamé... Il lui a été impossible d'en produire un, jusqu'à ce qu'une soirée bien arrosée avec les membres de son groupe le fasse tenter à nouveau le sortilège. Le souvenir utilisé ? Ah, un artiste ne donne pas tous ses secrets...
Epouvantard
Sa plus grande peur est devenue réalité. Lorsqu'on grandit persuadé que le plus grand honneur, la plus grande réussite est d'être lycan... échouer est terrifiant. Ca l'était pour lui. Mais rien de tout ça, pour donner forme à l'épouvante du loup déchu. Une cage. Des chaînes en argent empêchant tout mouvement, toute tentative d'échapper. Seul. La solitude est sa prison, ou sa prison cause-t-elle sa solitude ? La liberté à bout de bras, mais intouchable, mais interdite jusqu'à ce que l'usure et l'âge lui fasse oublier jusqu'à son goût, sa saveur.
Amortentia
La viande saignante, parfum capiteux tout aussi enivrant que celle du feu de bois ou du pétrichor. Le bois, encore, des instruments de musique et du vernis qui les protège, senteur inqualifiable dont il ne saurait se passer. Sans oublier le dictame blanc (semblable a l'odeur de la cannelle, mais plus subtile) de son parfum préféré. Apollon Bellemain ne sort jamais en public sans s'être parfumé, évidemment, pour qui le prenez vous !
Particularité Magique
Le nabot de la meute, le demi loup-garou, la moitié d'un d'Apcher... Il n'est pas un loup, il n'est pas un homme, lycanthrope partiel. Morsure jamais guérie, entre son cou et son épaule, étrangement petite comme si appartenant à un louveteau... La marque est couverte par un tatouage, une lyre couverte d'ancolies épineuses rouges sang, message puissant et visible à tous, qui rend difficile de discerner la cicatrice.
Le sang bouillonnant, particularité qui rend ses émotions plus vives, plus incontrôlables. Ses sens aussi, l'odorat notamment, son ouïe, déjà finement entraînée, ne rate aucune fausse notre, aucune vibrations.... mais saigne aussi aux sons trop perçants. Il considère qu'il a tous les inconvénients, mais aucun des bienfaits d'être un lycan, avis bien personnel forgé par les déboires de ses instincts lupins exacerbés par les différentes phases de la lune... Il les porte aussi sur lui, d'ailleurs, tatouage magique sur son poignet droit, tel un bracelet faisant scintiller les faces de la lune au fil de leurs changements...
Particularité, non, malédiction. Il aurait voulu être un lycanthrope. Il aurait voulu être un artiste. Il aurait voulu tout avoir.