Nom

Calme et volupté, deux termes souvent associés aux Delacour. Une famille dont le nom pourrait être trouvé dans un dictionnaire, accolé à la définition même de la philanthropie. Une famille promouvant la charité du cœur et l’élévation de l’esprit, le tout saupoudré d’une richesse frôlant l’indécence. Il est impossible de parler d’Art sans nommer les Delacour et il est impossible d’imaginer meilleure tremplin pour faire connaître son nom que d’avoir ses œuvres reconnues par cette famille. Un monopole dangereux pour ceux qui savent regarder sous le vernis de leur apparente bénévolence et un secret plus dangereux encore, précieusement gardé par ses membres.

   

Prénom

Camille, dérivé du terme camillus qui servait à désigner les gardiens dans les cérémonies religieuses romaines. Jadis offert aux enfants des familles nobles, la tradition fut préservée par les Delacour qui avaient bon espoir que leur second fils assisterait et protègerait l’aîné, Théophile, dans l’exécution des ambitions toujours plus grandissantes de la famille. Le rôle imposé ne fut jamais réellement un problème pour Camille, lui évitant d’avoir à réfléchir à sa propre destiné. Quant à l’androgénie du prénom, elle n’aura pas dérangé le principal intéressé très longtemps, puisque son physique aura rapidement suffi à chasser toute confusion quant à son genre.

   

Naissance

Camille est né une douce matinée de printemps, dans la maternité de l’Hôtel-Dieu à Paris, le 28 mars 1879. Une naissance célébrée avec faste par tous les membres de sa famille.

   

Parents

Second fils de Paul et Béatrice Delacour, il est de 5 ans le cadet de Théophile Delacour ; héritier de la famille. Ils étaient peu nombreux, mais d’autant plus soudés. Chaque frère eut trois enfants, agrandissant davantage encore le précieux héritage des Delacour. Une progéniture qu’ils chérirent tous profondément ; cousins et frères élevés au même rang et qui rendit l’attentat de 1917 plus douloureux encore. L'incident créa entre Camille et le reste de sa famille une véritable fracture. Il s’agit encore aujourd’hui d’une blessure qui n’a jamais totalement guérie... voire carrément infectée, cicatrise purulente de remords et de reproches informulés.

   

Nature du sang

Camille possède, pour les curieux superficiels qui s’y intéressent encore, un sang totalement pur. Un détail de second plan, à l’importance uniquement brossée de nos jours par l’insécurité de certaines familles nobles périclitantes. Les Delacour n’ont que peu d’intérêt à préserver la pureté du leur, préférant les unions de passions et s’il est encore pur aujourd’hui ce n’est certainement pas l’œuvre d’une névrose de classe. Il y a tellement plus de richesse et de complexité chez un être vivant que son héritage !

   

Situation matrimoniale

Depuis toujours, le cœur de Camille resta aussi libre et généreux que le nom de sa famille l’y présageait. Sans préférence pour un sexe ou l’autre, il fut défini comme bisexuel, bien qu’il s’agisse avant tout de l’acte en lui-même qui l’attirât dans les bras de nombreux amants et maîtresses. Des plaisirs charnels sans lendemain, ils étaient à ses yeux des moments d’intimité aussi magnifiques et fragiles que l’éphémère existence d’un papillon. Une passion volage qu’il poursuivit malgré ses fiançailles, puis son mariage. L’homme se contenta de rendre ses escapades plus discrètes afin de ne pas humilier son épouse dans la haute société.
Cet amoureux des arts s’intéressa d’ailleurs à Lidia l’Estang non pas pour son titre ou sa dote, mais bien pour son intelligence, sa droiture et son humour au vitriol qui chamboulèrent son monde et sa vision de ce dernier. Ce furent d’abord des amis qui apprirent à se connaître, puis qui décidèrent de s’unir avec la bénédiction de leur famille respective. Des premières années de mariage brûla une passion nouvelle qui donna naissance à trois enfants. Les flammes s’apaisèrent progressivement, recréant dans le couple cette paisible complicité.
Pendant quinze années, Lidia et Camille furent un couple heureux jusqu'au jour fatidique où ils perdirent leur fils bien aimé. Quoi de pire pour des parents que d’enterrer leur propre enfant ?! Le deuil qui s'en suivit ne brisa pas seulement leur cœur, mais aussi leur mariage. Pendant de nombreuses années, ils furent incapables de vivre sous le même toit et encore moins de partager le même lit. Camille se plongea corps et âme dans son travail et ses plans de vengeance, ne revenant aux côtés de son épouse que récemment. Ils sont encore mariés au regard de l’administration et de Dieu, mais en réalité ce ne sont plus que deux vieux amis qui essaient difficilement de se réconcilier.

   

Occupation

Il ne fut tout d’abord qu’un simple amateur d’art et amoureux d’Histoire -autant magique que moldue- puis progressivement, la frustration d’œuvres bafouées par le temps et la négligence, par les guerres et les conflits, lui conféra le vœu de leur rendre toute gloire passée. Camille s’engagea rapidement dans de nouvelles études qui l'aidèrent à obtenir un poste en tant que restaurateur d’œuvres d’art pour le compte de sa famille. Au fil des années, il gagna suffisamment d’influence et de connaissances en la matière pour être nommé Directeur de la section sorcière du Louvre.
Depuis lors, il s’engage dans la restauration et la restitution d’œuvres perdues aux familles légitimes, en plus d’organiser des expositions pour promouvoir différentes cultures moins connues et encourager le partage et la diversité de l’Art. Plus récemment, Camille s’est lui-même lancé dans la traque d’objets magiques perdus, prêt à renflouer les étagères de la famille Shafik et plus secrètement celles de l’Aube Sorcière.

   

Scolarité

L’école de Beauxbâtons se vit accueillir pour la rentrée de 1890 la jeune frimousse de Camille Delacour, enfant aux yeux remplis d’étoiles et de détermination. Mélusine le confia sans grande surprise à la faction de l'Aurore.

   

Composition baguette

L’objet magique n’a aujourd’hui plus aucune utilité et c’est uniquement par culpabilité que Camille conserve la baguette dans un écrin de velours, l'ensemble protégé d’une vitrine de verre enchanté. Après tout, elle fut pendant la majeure partie de sa vie sa plus fidèle compagne et bien qu’il hésitât à la briser un bon nombre de fois pour ce qu’elle lui causât dix ans plus tôt, jamais il ne trouva la force de s’y résoudre.
Composée d’un bois de frêne et d’un cœur en crin de licorne, il existe dans ses fibres une particularité encore peu acquise du monde magique et que Camille aurait absolument tout donné pour connaître. Il est murmuré qu’une baguette taillée dans le frêne restera attachée à son seul véritable maître et ne devra en aucun cas être transmise ou donnée par son propriétaire d'origine, car elle perdrait alors de son pouvoir et de son habileté. Une particularité exacerbée si la baguette est couplée à du crin de licorne...
Or ne pas avoir en sa possession une donnée aussi importante fut probablement la raison pour laquelle Emmanuel mourût.

   

Patronus

Il y a dix ans, Camille était encore capable de produire la silhouette argentée d’un porc-épic. Symbol de l’innocence et de la confiance, l’animal n'est pas réputé pour attaquer en premier. A la place, il hérissera ses redoutables piquants pour se défendre ; à l’image du cadet de la famille Delacour. Quiconque tenterait de s’en prendre à ses proches et il fera pleuvoir sur l’ennemi son terrible courroux. Mais pour tout allié et ami, il sera le soutient inébranlable charger de douceur et d’empathie.
Après la mort de son fils aîné, Camille a perdu la capacité de conjurer une telle condensation de joie et de positivité. C’est à peine si un miasme argenté parvient à quitter le creux de sa paume...

   

Epouvantard

Quoi de plus terrifiant que d’approcher d’un cercueil à la casquette ouverte et d’y voir allongé la fine silhouette de son fils aîné. Couché sur un lit de chrysanthèmes, Emmanuel repose inerte dans un costume noir décoré d’un unique foulard à la couleur d’or. Quoi de plus horrible qu’à l’instant où Camille se penche pour baiser le front de son enfant en un dernier adieu, ce dernier réouvre les yeux et le saisisse à la gorge. Que de sa bouche aux lèvres pâles sorte la voix distordue d’un garçon à l’agonie : “Pourquoi ? Père... Pourquoi moi !? Qu’ai-je donc fait pour mériter tel destin ? Que me reprochiez-vous ?”

   

Amortentia

C’est la caresse du sable sur une toile cirée, cette odeur de sècheresse et de soleil avec dans l’air l’épice inimitable du désert. C’est l’odeur prégnante des vernis et du dissolvant dans un atelier de restauration d’œuvres d’art, fenêtre entrouverte sur une bise hivernale. Enfin, c’est l’odeur d’une eau de Cologne chargée d'un cœur à la fleur d’oranger, appliquée sur une peau fraichement rasée où s’attarde encore l’acidité du savon.

   

Particularité Magique

Magie sans baguette. Tricherie honteuse des arcanes magiques. Sacrilège commis sur l'autel de la haine et de la culpabilité. Ligne droite tracée au travers des méandres d'un savoir tortueux, raccourci forcé avec violence et mépris. Des années d'efforts réduites à quelques tracés sur un dos courbé par le deuil, Camille n'en parle pas. C'est un secret qu'il ne veut voir s'ébruiter.